Le Cerphi

Le premier institut d’étude et de recherche français dédié depuis 2004 à l’étude de la philanthropie.

Notre expertise concerne tous les domaines de la philanthropie : marketing et communication des associations et des fondations / anticipation des tendances / innovation en fundraising / sociologie de la solidarité.

Au croisement de ces études et recherches, nous entretenons une réflexion permanente sur les évolutions de la philanthropie et ses impacts sur le tissu social.

Avr 01

La Carte du Tendre numéro 29

La Carte du Tendre – avril 2022

Edito – Lettre ouverte aux professionnels et acteurs du Fund-Raising français

Promouvoir l’éco système français du Fund-raising comme un des communs de notre société

Qu’est-ce que les communs ?

Partout dans le monde s’inventent et se réinventent des formes d’action directe pour créer, préserver ou accéder à des biens et des services en « communs ». Il s’agit aussi bien de ressources naturelles que de ressources immatérielles. Logiciels et semences libres, habitat collectif, jardins partagés, monnaies locales citoyennes, énergie décentralisée voire même comptabilité…[1]

Monte dans la société civile, cette conviction que nous avons collectivement la responsabilité des systèmes matériels et immatériels que nous co-construisons pour une société plus juste, apaisée et progressive.

Je défends l’idée que nous avons bâti depuis 40 ans, dans le secteur philanthropique, un bien commun autour de la démarche de Fund raising pour les causes qui font appel à la générosité du public.

L’Association Française des Fundraisers, que j’ai eu l’honneur de co-fonder avec quelques pionniers, est une des principales expressions de cette construction. Lieu d’échanges entre professionnels travaillant en agence, comme indépendants ou dans les associations, l’AFF a permis de bâtir un éco-système qui a favorisé l’avènement, le développement et le succès d’un fund-raising à la française au service des causes philanthropiques.

Les centaines de milliers d’heures investies dans les réflexions, les travaux de recherche, les séminaires, les formations, le tutorat, le campagnonnage est un commun précieux qui appartient à tous les membres de cette « communauté », qu’il faut protéger et faire encore grandir.

Les temps troublés que nous connaissons, depuis deux ans, ont montré combien la mobilisation de tous les acteurs de la philanthropie est essentielle et combien la professionnalisation des acteurs de ce système a apporté et apporte de bienfaits à la société, aux bénéficiaires bien sûr, mais aux donateurs aussi.

Nous devons faire reconnaître et promouvoir ce « Commun » pour que cette intelligence et cette expérience collective soient consacrées et encouragées. 

Antoine Vaccaro
Président du CerPhi et de Force For Good

 


[1] https://coopdescommuns.org/fr/association/


« Dans les fracas du monde » de Patrick Aeberhard est enfin en librairie !

Si vous deviez vous engager dans un tel parcours, quelles sont les questions que vous vous poseriez?


Comment aider l’Ukraine avec les cryptomonnaies ?

Souhaitez-vous aider le peuple d’Ukraine ? Si vous disposez d’un portefeuille crypto, il est aisé de le faire. Depuis une semaine, les donations affluent de toutes parts, encouragées par les tweets de personnalités éminentes du domaine telles que Vitalik Buterin, le fondateur d’Ethereum.


Entreprenariat et Tech au service du bien commun

Face aux immenses enjeux environnementaux, sanitaires ou encore sociaux de notre temps, les solutions disruptives propres aux innovations digitales constituent des outils plus que précieux. Visant précisément à mobiliser les atouts sans équivalent des nouvelles technologies au service du bien commun, la démarche « Tech for Good » connaît depuis plusieurs années un essor impressionnant. Acteurs, enjeux, financement… le point sur ses dimensions clés.


Les cryptomonnaies à fort impact social en 2022

Le bitcoin (BTC) est peut-être un pionnier dans le monde des cryptomonnaies, mais il pèse lourdement sur les ressources de la planète et nuit à l’environnement à en croire certains de ses contempteurs. C’est pour cela que se sont développées plusieurs cryptomonnaies qui s’inscrivent dans une logique d’entreprise durable et à fort impact social. Voici trois projets de ce type pour l’année 2022.


Fondations d’entreprises : plus que de la solidarité ?

Leur gouvernance est indépendante, pourtant, les fondations partagent plus qu’un nom avec les entreprises dont elles sont nées. En agissant sur des thèmes forts : égalités, environnement, culture, inclusion… Les entreprises se positionnent comme des moteurs de enjeux de société, et renforcent le sentiment d’appartenance auprès de leurs salariés, en mettant au premier plan leur sens de l’engagement. Dossier réalisé par Caroline Thermoz-Liaudy et Julien Thibert


Saumurois. L’association Place au vélo s’en est trouvé une dans le débat public

Place au vélo en Saumurois se pose en interlocuteur incontournable des pouvoirs publics. Au terme d’une première année d’exercice intense, elle veut encore accroître son action en faveur de la mobilité douce. Place au vélo en Saumurois se pose en interlocuteur incontournable des pouvoirs publics. Au terme d’une première année d’exercice intense, elle veut encore accroître son action en faveur de la mobilité douce.


Mar 28

Lettre ouverte aux professionnels et acteurs du Fund Raising français

Promouvoir l’éco système français du Fund-raising comme un des communs de notre société

Qu’est-ce que les communs ?

Partout dans le monde s’inventent et se réinventent des formes d’action directe pour créer, préserver ou accéder à des biens et des services en « communs ». Il s’agit aussi bien de ressources naturelles que de ressources immatérielles. Logiciels et semences libres, habitat collectif, jardins partagés, monnaies locales citoyennes, énergie décentralisée voire même comptabilité…[1]

Monte dans la société civile, cette conviction que nous avons collectivement la responsabilité des systèmes matériels et immatériels que nous co-construisons pour une société plus juste, apaisée et progressive.

Je défends l’idée que nous avons bâti depuis 40 ans, dans le secteur philanthropique, un bien commun autour de la démarche de Fund raising pour les causes qui font appel à la générosité du public.

L’Association Française des Fundraisers, que j’ai eu l’honneur de co-fonder avec quelques pionniers, est une des principales expressions de cette construction. Lieu d’échanges entre professionnels travaillant en agence, comme indépendants ou dans les associations, l’AFF a permis de bâtir un éco-système qui a favorisé l’avènement, le développement et le succès d’un fund-raising à la française au service des causes philanthropiques.

Les centaines de milliers d’heures investies dans les réflexions, les travaux de recherche, les séminaires, les formations, le tutorat, le campagnonnage est un commun précieux qui appartient à tous les membres de cette « communauté », qu’il faut protéger et faire encore grandir.

Les temps troublés que nous connaissons, depuis deux ans, ont montré combien la mobilisation de tous les acteurs de la philanthropie est essentielle et combien la professionnalisation des acteurs de ce système a apporté et apporte de bienfaits à la société, aux bénéficiaires bien sûr, mais aux donateurs aussi.

Nous devons faire reconnaître et promouvoir ce « Commun » pour que cette intelligence et cette expérience collective soient consacrées et encouragées.

Antoine Vaccaro

Président du CerPhi et de Force For Good


[1] [1] https://coopdescommuns.org/fr/association/

Mar 27

Le CerPhi dans les médias – LA LEGGE “ANTI-SPRECO” INCORAGGIA LE DONAZIONI IN NATURA

Che si tratti di attività invendute o barattoli di latta da ipermercato, dare in “gentilezza” è una pratica sempre più radicata in Francia. La Donation in Kind Agency (ADN) – che dal 2008 ha raccolto prodotti non alimentari da 300 aziende per donarli a 1.300 enti di beneficenza – ha visto raddoppiare il volume delle sue raccolte nell’ultimo decennio.

→ ANALISI. Donazioni, garanti della “libertà di associazione”

Su scala nazionale, ha annunciato la Fondation de France nel suo ultimo Panorama di generosità (settembre 2021) che il volume totale delle donazioni in natura ha raggiunto il record di 606 milioni di euro nel 2019.

Legge anti-spreco… Leggi l’articolo completo : https://bit.ly/3JMsdVQ

Mar 21

Invasion de l’Ukraine : dons fusionnels et dons sacrificiels.

La mobilisation des donateurs en soutien à la population ukrainienne est à la hauteur de la stupeur, de la sidération qui a saisi le monde « occidental » et plus singulièrement les européens.

Des records de générosité financiers, et en nature, sont d’ores et déjà constatés, dépassant les montants collectés, suite au Tsunami de 2004 et au séisme d’Haïti.

C’est probablement enfoncer des portes ouvertes que de tenter d’expliquer les raisons de cet élan.

On y trouvera évidemment : l’horreur de la guerre sur le sol européen, déclenchée par une puissance nucléaire, la destruction des villes, des civils ciblés par les bombardements, l’exode de la population et notre incapacité à faire cesser ce martyre, exception faite de sanctions économiques.

Nous nous morfondons du fait de cette impuissance et de cette culpabilité.

Alors comment répondre à ce dilemme qui nous rend spectateur effaré de cette tragédie ?

L’humanité répond généralement, de façon assez universelle, par la générosité qui se traduit par le partage, l’accueil et toutes les formes de dons.

De toute l’Europe se multiplient les initiatives de citoyens qui apportent des produits de première nécessité, qui vont chercher, aux frontières, des femmes et enfants pour les accueillir dans les villes et villages, que de grandes ONGS qui déploient leurs dispositifs de secours à grande échelle.

Les donateurs, quels que soient l’âge, le statut professionnel, le niveau de revenus sont au rendez-vous, par compassion, bien sûr, mais aussi pour tenter de faire taire une lourde culpabilité.

Les anthropologues interprètent cette générosité par deux formes d’expression :

  • le don fusionnel : je donne par compassion, j’embrasse cette personne à travers mon geste et mon soutien.
  • le don sacrificiel : je donne pour éloigner de moi cette souffrance ou cette douleur que je ne veux pas voir. Je donne pour éloigner de moi ce qui me fait peur, ce qui m’angoisse.

Nous avons assisté, dans une Europe épargnée par la guerre, sur son sol, depuis la Seconde Guerre mondiale, à l’exception de la guerre des Balkans dans les années 90, à la multiplication des catastrophes naturelles, des guerres et autres épidémies qui nous paraissaient lointaines et hors de notre sphère.

L’expression du donateur était avant tout fusionnelle, nous nous sentions proches spirituellement et émotionnellement des victimes, convaincus que leur malheur ne nous atteindrait pas, en tous cas pas de façon systémique.

L’épidémie de la Covid et la guerre en Ukraine a fait voler en éclat cette candide conviction.

Nous avons tous été frappés par cette pandémie, bien sûr de façon plus ou moins dramatique, et les bruits de bottes, voire une crise nucléaire, se rapprochent. Au don fusionnel s’ajoute un don sacrificiel qui aide à nous éloigner de ce malheur, si proche de nous désormais.

De ma très longue expérience, j’ai trop souvent constaté que le malheur est aveugle et la générosité injuste.

Quand Poutine a ravagé la Tchétchénie, nous n’avons pas bougé car on nous a fait entendre qu’il s’agissait de l’éradication d’un nid de terroristes.

Quand Alep a été rasé, nous avons détourné notre regard, car il fallait terrasser Daesh.

Il existe une hiérarchie des générosités avec bonnes et moins bonnes victimes. Ayons au moins une pensée pour les enfants du Yemen, qui subissent les conséquences d’un conflit atroce depuis cinq ans.

Mais dans toute cette confusion des sentiments, l’élan de générosité présent ne sera pas exclusif au profit des Ukrainiens. Comme à l’accoutumée une bulle de générosité va gonfler et bénéficier à toutes les grandes causes qui drainent habituellement les dons des particuliers et des entreprises.

Car nous sommes plus généreux dans la souffrance et le malheur que dans le bonheur 

Nous pouvons être tout à la fois dans de tels moments dans un profond égoïsme et, dans le même temps, dans un grand mouvement de solidarité.

Si la précarité a augmenté en France depuis le confinement et les différents chocs économiques qui s’aggravent, la générosité résiste, voire augmente et pas simplement au profit des causes au cœur du fléau du moment, mais en soutien aussi à des causes qui pourraient paraître périphériques.

Le baromètre des générosités 2020 de France Générosités affichait une progression de 13,7% entre 2019 et 2020, alors que le PIB s’effondrait de 8,1%.

Il s’agit bien sûr d’une moyenne qui masque des disparités, mais la centaine d’organisation qui se partage les deux tiers du financement privé par le don ont toutes affiché des taux de progression robuste.

Il en sera probablement de même cette année, à condition toutefois que ce conflit ne s’étende pas et que la crise économique qui pointe ne se transforme pas en krach !

Antoine Vaccaro

Président du CerPhi

Articles plus anciens «

« Articles plus récents

Voir plus d’éléments