Dans cet article publié sur le site The Conversation, Fabrice Jaumont et Charles Sellen*, reviennent sur l’histoire de la générosité chinoise et décrivent l’essor actuel de la Chine comme puissance philanthropique.
Malgré une très ancienne tradition de générosité en Chine, celle-ci a stagné avec l’avènement de la République Populaire en 1949 et le découragement des initiatives privées, l’Etat devant être le pourvoyeur des besoins sociaux. Cependant, depuis 1994, l’association entre philanthropie et socialisme y a été officiellement admise. Les premières fondations privées ont émergé dans les années 1980-90, alors qu’une croissance fulgurante a suivi l’ouverture à l’économie de marché marquant aussi la montée des inégalités.
On assiste aujourd’hui à une véritable renaissance de l’esprit de philanthropie privée dans le pays.
Le secteur est donc en plein essor. Le grand public est sensibilisé à la générosité via des événements comme la « Journée de la philanthropie 9 septembre » ou le relais du « Giving Tuesday ». A l’heure actuelle, plus d’1 milliard de Chinois font leurs dons via Internet.
Les grands donateurs contribuent de manière importante au financement des causes caritatives. Les 100 plus grands donateurs chinois ont ainsi fait des dons à hauteur de 2,8 milliards de dollars en 2018, en majorité en faveur de l’éducation et de la lutte contre la pauvreté. Et le nombre de philanthropes s’accroît en même temps que le nombre de milliardaires, avec une nouvelle génération d’entrepreneurs qui souhaitent insuffler un renouveau dans le secteur philanthropique. Cet article en donne deux exemples emblématiques.
Autre signe de l’essor de la philanthropie en Chine : l’augmentation du nombre de travaux de recherche sur ce thème et des structures accompagnant son développement. On peut citer le China Foundation Center, le China Global Philanthropy Institute, ou encore le China Philanthropy Big Data Research Institute.
L’article met également en lumière l’influence grandissante de la philanthropie chinoise à l’échelle internationale. Elle est déjà par exemple (en incluant Hong Kong), la première source de financement extérieur des universités américaines. Cette influence croissante soulève des questions sur la place de la Chine au sein de l’écosystème philanthropique international.
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* Fabrice Jaumont est chercheur en sciences de l’éducation, Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH) – USPC ; Charles Sellen est Global Philanthropy Fellow, Lilly Family School of Philanthropy, Indiana University
Source : https://theconversation.com/fr