Dans cet article intitulé « Les philanthropes aiment-ils la planète ? Capitalisme, changement climatique et philanthropie », Edouard Morena* analyse le rôle des fondations dans la lutte contre le changement climatique. D’après lui, les fondations philanthropiques, malgré leur engagement depuis de longues années dans ce domaine, participent en réalité au maintien de l’ordre économique en cause dans la crise climatique.
Une poignée de riches fondations privées dominent le paysage de la philanthropie climatique. Bien que se présentant comme des agents neutres, ces fondations, par leurs priorités de financement et leurs approches en matière de philanthropie, prôneraient une vision du monde selon laquelle la défense de l’environnement et l’ordre économique libéral actuel seraient compatibles. Or, pour de nombreux analystes, c’est ce modèle économique qui serait responsable de l’aggravation des désordres climatiques.
L’auteur évoque l’engagement historique dans le débat climatique de grandes fondations depuis les années 80 et le renouveau apporté par les « philanthrocapitalistes » plus récemment. Si leur engagement a eu un impact significatif sur le débat climatique international, il n’a pas permis d’atténuer le changement climatique. Ces fondations auraient même une responsabilité dans l’aggravation de la crise climatique si on considère leur rôle dans l’élaboration et la promotion de l’approche non-contraignante centrée sur le marché, approche aujourd’hui dominante au niveau mondial.
Pour finir, l’auteur explique pourquoi si peu de questions ont été jusque-là soulevées sur le rôle et la responsabilité de la philanthropie climatique dans l’aggravation de la crise climatique.
Lire l’article
Source : https://laviedesidees.fr/
*Maitre de Conférences en science politique à la University of London Institute in Paris (ULIP)