[Mise à jour du 5 février 2014: Bill Gates a quitté son poste de président du conseil d’administration de Microsoft, pour devenir conseiller technologique. Il a indiqué vouloir consacrer seulement un tiers de son temps à Microsoft, et le reste à ses différentes actions caritatives via sa fondation. Ce changement intervient au moment où Satya Nadella est devenu le nouveau directeur général de l’entreprise.]
L’emploi du temps du Bill Gates philanthrope n’a rien à envier à celui du Bill Gates fondateur de Microsoft. Depuis plus de cinq ans, l’homme le plus riche du monde se consacre exclusivement à la fondation qu’il a créée avec son épouse.
Devenu philanthrope sur le tard, Bill Gates a toujours revendiqué l’application d’une stratégie « business » à sa fondation. Figure de proue de ceux que la chercheuse Virginie Seghers appelle « les nouveaux philanthropes », il transpose ce qui a fait le succès de son entreprise à sa façon de donner. Efficacité, pragmatisme, position dominante sur le marché. Depuis 2000, la fondation Bill et Melinda Gates est ainsi devenue, plus qu’un acteur incontournable, un gourou en matière de philanthropie.
Priorité à l’aide au développement
Sa puissance financière inégalée (sa fondation est aujourd’hui dotée de 40,2 milliards de dollars) est évidemment un pilier de cette « success story ». Son « empowerment », un terme cher aux acteurs du secteur, qui désigne sa capacité à se saisir des enjeux, est unanimement reconnu. Au point que l’homme d’affaires Warren Buffett a préféré en 2006 faire don de 37 milliards de dollars à la fondation de son ami que créer sa propre structure.
L’autre particularité de la philanthropie à la sauce Bill Gates réside dans le choix de ses causes. À l’encontre de la tradition américaine consistant à agir au niveau local, son terrain de jeu est le monde entier. Son objectif global: faire reculer la pauvreté, notamment en finançant des programmes de recherche et en nouant des partenariats avec les autres acteurs du développement; agences onusiennes, gouvernements, ONG.
Cette omniprésence mondiale n’est d’ailleurs pas du goût de tous. Alors que les priorités en matière de développement ont été fixées au niveau international par les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), certains observateurs accusent Bill Gates de suivre son propre agenda. Sa focalisation par exemple sur la recherche d’un vaccin pour vaincre la malaria a forcément des répercussions sur l’orientation des programmes de recherche. Des programmes sont ainsi abandonnés, faute de financements, au profit d’autres.
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