Le retour intempestif de l’inflation dans le monde, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie bouleverse les paradigmes dans lesquels nous nous étions installés depuis 40 ans.
Sa persistance, si persistance il y a, risque de peser sur le pouvoir d’achat des ménages et d’impacter les modèles économiques de l’ensemble de l’activité marchande et non marchande
Qu’en sera-t-il de la générosité des ménages et du soutien aux OSBL ?
Un petit regard dans le rétroviseur, pour se rappeler que l’essor du fund-raising en France a débuté au milieu des années 70, en plein choc pétrolier, début d’une crise qui mettra des centaines de milliers de Français au chômage et verra surgir, durablement, une inflation à deux chiffres.
J’ai le souvenir de taux de livret d’épargne à 7 à 8 % et des bons à terme, à 6 mois, fluctuant entre 12 à 17 % d’intérêts annuels. Les plus initiés comprendront.
Et pourtant des campagnes de marketing direct, par mailing, franchissaient gaillardement des taux de retour de 10 %. Des organisations comme la Fondation de France, l’ARC, MSF, Unicef enregistraient des taux de croissance à deux chiffres.
Cette croissance ne va pas cesser et va permettre de développer un secteur philanthropique robuste.
La générosité US a été multipliée par 6 en 40 ans, passant de 84 milliards de $ à plus de 470 $. Il en a été de même pour la France qui est passée de 1 à 8,5 milliards d’€. Et ce même phénomène a été constaté dans tous les pays occidentaux.
Qu’en sera-t-il pour la prochaine décennie ?
Comparaison n’est pas raison. A cette époque, le secteur philanthropique occidental, excepté pour les anglo-américains, étaient en pleine gestation. Les donateurs n’étaient pas encore enrôlés massivement dans les OSBL, comme c’est désormais le cas.
Aujourd’hui le secteur a atteint une certaine maturité. Chaque année, les nouveaux donateurs représentent péniblement moins de 10%, par an, de l’ensemble des donateurs ayant déjà fait au moins un don.
Mais de fortes réserves de croissance subsistes, comme nous avons pu l’écrire par ailleurs, grâce à l’augmentation des middle et des grands donateurs qui continuent à tirer la dynamique du secteur.
En France, 16 % des foyers déclarant avoir fait un don représentent plus de 40 % du montant donné.
Dans le cadre de la dernière année de versement de l’ISF, 14 000 foyers ont versé 270 millions d’euros, soit 0,04 % des foyers représentant 7 % des dons effectués en 2018.
Répartition encore plus concentrée aux USA, où 10 % des donateurs les plus aisés représentent désormais 75 % de la générosité US.
Aussi, nous pouvons, sans optimisme béat, considérer que l’inflation annoncée ne devrait pas fragiliser, outre mesure, la générosité des Français.
Antoine Vaccaro
Président du CerPhi
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