Pour répondre à la tragédie humanitaire vécue par les migrants et à l’immobilisme des politiques, des anonymes réagissent. Les initiatives se multiplient, un peu partout.
Ce mouvement de soutien aux réfugiés, intitulé « Pas en notre nom », a simplement été lancé sur les réseaux sociaux. La terrible image d’Aylan, le petit Syrien mort noyé en tentant de fuir la guerre, a été un électrochoc. « Il y a un mouvement dans l’opinion, très significatif depuis quelques semaines, majeur depuis quelques jours, observe Laurent Giovannoni, responsable du département accueil et droits des étrangers du Secours catholique. (…) Il y a une envie d’agir manifeste, même si une partie des Français reste encore très rétive. Mais nous avons l’espoir de faire tomber les barrières. » (…)
« L’opinion se retourne », confirme Antoine Vaccaro, président du Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie. « Généreux à distance » et plus volontiers avec certaines parties du monde, les Français le sont « moins avec les pays du Moyen-Orient », constate ce spécialiste, mais là, « les choses basculent avant même que les gouvernants l’aient compris ». Hier, enfin, des élus ont manifesté leur souhait de faire de leur territoire « une terre d’accueil d’urgence », comme dans le Lot. Un rebond « indispensable » sans quoi « l’effet de solidarité peut retomber », redoute Antoine Vaccaro.