La lutte contre la pauvreté n’est plus incarnée en France par une figure emblématique. C’est ce que montre un sondage Harris Interactive publié par Le Parisien d’après lequel 53% des Français ne parviennent pas à citer d’eux-mêmes une figure hexagonale incarnant la lutte contre la pauvreté. Parmi les personnes qui parviennent à citer un nom, 19% parlent de l’abbé Pierre et 10% de Coluche.
Les formes d’engagement ne seraient aujourd’hui plus les mêmes. Selon Catherine Alvarez, directrice de l’ONG Asmae-Association sœur Emmanuelle, « la lutte est davantage incarnée par une organisation qu’une personne, elle devient aussi plus longue pour parvenir à ses fins ».
Pour Antoine Vaccaro, président du Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie (CerPhi), « l’opinion publique n’a pas encore totalement fait le deuil de l’abbé Pierre et de sœur Emmanuelle. Il y a aujourd’hui beaucoup d’acteurs mobilisés, mais sans le charisme ni la force de communion de ces deux figures qui ont longtemps occupé le terrain émotionnel ».
Par ailleurs, les grandes causes prioritaires auprès de l’opinion publique semblent s’être déplacées, et la lutte contre la précarité n’est plus autant mise en avant qu’auparavant. Ainsi, poursuit Antoine Vaccaro, « c’est, notamment, la recherche médicale qui intéresse les gens. La figure emblématique y est représentée par le chercheur formidable… mais anonyme ».
Mais d’après Jean-François Colosimo, historien des religions, cette pénurie n’est que passagère et la relève devrait émerger de la jeune génération.
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Source : http://www.leparisien.fr/