Interview d’ Antoine Vaccaro, président du centre d’étude et de recherche sur la philanthropie, dans laquelle il analyse les ressorts et les limites de l’élan de générosité envers les réfugiés.
Êtes-vous étonné par l’ampleur du mouvement de solidarité envers les réfugiés que l’on constate ces derniers jours en France, comme dans toute l’Europe ?
Disons que cela a été très lent à démarrer. Comme à chaque fois dans ce genre de crise, il a fallu qu’il se produise quelque chose de particulier, en l’occurrence la photo de cet enfant syrien, pour que les consciences se réveillent. Jusqu’ici, les milliers de morts suite à des traversées périlleuses de la Méditerranée avaient peu fait bouger l’opinion. On voit que les choses ont un peu basculé, puisque désormais une majorité de Français se dit favorable à l’accueil de réfugiés. L’Ethiopie en 1985, le Soudan en 1993… A chaque fois que des crises humanitaires surviennent, c’est souvent une photo qui déclenche ce genre de réflexes et ces mouvements incroyables de mobilisation.