Dans cette tribune publiée sur le site Philanthropy in focus, Charles Sellen* fait le constat d’une philanthropie francophone peu présente sur la scène internationale, dispersée, et peu valorisée en comparaison avec la philanthropie anglophone. Il émet plusieurs propositions pour remédier à cette situation et rassembler la grande famille philanthropique francophone.
« (…) Les espaces francophones ont aujourd’hui besoin de trois stimuli. Premièrement, faire connaître et reconnaître la noblesse de l’engagement en philanthropie, qui provient du terme grec philanthrōpía (amour de l’humanité), exhumé par des penseurs humanistes français injustement oubliés : d’abord redécouvert par un érudit conseiller du roi Charles V le Sage dès le XIVe siècle, puis repris par Fénelon au début du XVIIIe siècle, enfin popularisé par les philosophes des Lumières. Deuxièmement, mettre en relation les acteurs philanthropiques francophones pour internationaliser leurs solutions expérimentées avec succès au niveau local. Troisièmement, faire œuvre d’influence sur la vision que le monde a de la contribution des acteurs privés (individus, familles, fondations, associations, entreprises) au bien commun. Notamment en s’inspirant des Anglophones qui ont une réelle capacité d’entraînement des autres aires linguistiques et culturelles : des milliardaires chinois, russes, indiens, brésiliens ont rejoint le Giving Pledge.
Pour atteindre ces trois objectifs, imaginons un réseau de cellules philanthropiques francophones qui seraient à la fois reliées les unes aux autres et autonomes, afin de préserver et stimuler leur « biodiversité ». Chacune offrirait à la société civile de son pays simultanément : une base de ressources et d’information, un pôle de recherches, un incubateur de projets innovants, un point d’ancrage pour des acteurs souvent isolés, et des opportunités de connexion internationale au sein du maillage. (…) »
*Charles Sellen est docteur en économie (Sciences Po Paris) et conduit depuis 2004 des recherches sur la philanthropie, en France et à l’international.
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Source : https://philanthropyinfocus.org/