Le Réseau des fondations travaillant pour le développement de l’OCDE (OECD Network of foundations working for development) au sein du « Development Center » de l’OCDE, a publié en 2019 une note stratégique intitulée : « Santé et philanthropie. Exploiter de nouvelles approches pour améliorer l’accès à des soins de santé de qualité. » Ce rapport analyse le soutien des fondations à la santé et à la santé reproductive dans les pays en développement et leur manière d’innover dans ces domaines.
Il s’appuie sur les données issues du rapport de l’OCDE sur les fondations privées au service du développement. Cette enquête auprès de plus de 140 fondations avait révélé que la santé et la santé reproductive étaient les domaines les plus soutenus par les fondations privées.
Cette note stratégique s’intéresse également, à travers des études de cas, à deux nouvelles approches : la finance innovante et la santé numérique.
Principaux enseignements :
- Avec une contribution de 12,6 milliards de dollars, entre 2013 et 2015, les fondations se sont classées au troisième rang des sources de financement de la santé et de la santé reproductive, derrière les États-Unis et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
- La Fondation Bill et Melinda Gates a apporté 72% du financement privé lié à la santé. Même en mettant de côté cette contribution, la santé reste le secteur le plus financé par les fondations privées.
- En 2013-2015, l’Afrique et l’Asie ont attiré la plupart des dons liés à la santé, visant principalement la lutte contre les maladies infectieuses.
- Face à la complexification des défis mondiaux en matière de santé, les fondations explorent des moyens moins conventionnels pour financer et fournir des soins de santé dans les pays en développement :
- des fondations innovantes expérimentent de nouveaux outils financiers capables de débloquer davantage de ressources, de soutenir la recherche, d’optimiser la gestion des ressources et des dépenses sur le terrain et de supprimer certains obstacles financiers aux soins de santé ;
- certaines financent le développement d’outils technologiques au service de la santé et des systèmes de santé.
- Au final, utiliser de nouvelles approches pour financer et fournir des soins de santé exige des financements à long terme, et donc des cycles de financement plus longs. Ceux-ci permettraient aussi de renforcer les capacités des acteurs locaux. Les entreprises privées, notamment les sociétés d’investissement et les opérateurs de réseaux mobiles, apparaissent comme des partenaires essentiels pour accroître la réserve de capitaux dans le domaine de la santé et développer des stratégies numériques de santé.