SOMMAIRE
Edito – Covid-19 et philanthropie : où en sommes-nous ?
1. Etude IDAF-CerPhi sur la résilience des associations face à la crise du COVID-19
2. Enquête sur les tendances caritatives mondiales en 2020
3. Rapport « La philanthropie à la française » : analyse
4. Baromètre de la générosité des Français en 2019
5. « China’s most generous » : tendances de la philanthropie chinoise
6. Rapport sur les fondations en Suisse 2020
Edito – Covid-19 et philanthropie : où en sommes-nous ?
Le 16 mars, le Président de la République nous annonçait, dans une allocution solennelle, que nous devions nous confiner pour éviter qu’une vague de malades ne submerge nos hôpitaux.
On spéculait alors sur les dizaines, voire les centaines de milliers de morts, si nous ne nous protégions pas. Fort heureusement, la discipline de la population et le travail remarquable et obstiné du personnel soignant ont permis d’affronter cette épreuve et de limiter le nombre de décès.
Nos gouvernants ont fait le choix de la protection de la vie humaine, versus l’économie, ce qui n’a pas été le cas partout. Nous devons en remercier nos dirigeants et le contrat social qui lie les membres de notre société.
Nous entrions ainsi dans l’un de ces moments d’Histoire, dont les observateurs feront le récit, en feront toutes sortes d’analyses, en tireront des théories et des bilans qui rempliront les livres de nos scolaires pour de nombreuses années.
Ces deux mois, qui ont vu la moitié de la population de la planète mise à l’arrêt, vont impacter nos sociétés pour longtemps, au plan économique, social, politique, voire géopolitique.
Les conséquences ne sont pas encore toutes connues et très claires, mais nous ne pourrons pas longtemps faire fi de cette réalité et repartir comme si de rien n’était.
Quelques secteurs économiques semblent pourtant survoler ce désastre. Les bourses mondiales ont retrouvé leur niveau de février 2020 et tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Cette déconnexion entre finance et économie réelle, souvent dénoncée par de nombreuses voix, ajoute au caractère obscène de la situation. Un nombre important de branches de l’économie est à genoux et les bourses volent à nouveau de records en records, sur la montagne de dettes que les pays accumulent pour éviter un nouveau krach mondial et qu’il faudra bon an mal an rembourser.
Le secteur philanthropique est pour l’heure lui aussi épargné par cette crise : il en ressort plus fort, comme lors de toute grande crise ou catastrophe humanitaire, tant les besoins sociaux explosent et l’expression de la générosité apparaît toujours plus nécessaire.
Ses principaux contributeurs sont, pour le grand public, des seniors très majoritairement retraités, qui ayant reçu leurs pensions comme chaque mois, convaincus que leur épargne est encore protégée, poursuivent leur soutien indéfectible aux associations et fondations.
Du côté de la grande philanthropie, les donateurs font partie du 1% qui détient 50 % du patrimoine de toute l’humanité qui, gardant pour l’instant les pieds au sec, poursuivent leur engagement philanthropique, car ils ont compris que leur absence au chevet des plus démunis risquerait de leur revenir comme un boomerang.
L’avenir de la philanthropie peut sembler radieux, mais des points d’alerte doivent être signalés.
Côté entreprises, malgré la tendance de fond du mécénat, de la RSE et du « good », le secteur économique, confronté à de multiples défis, risque de mettre en sourdine ses engagements sociétaux.
Côté grande philanthropie, la taxation des plus hauts revenus et patrimoines est quasi inéluctable, ce qui risque de pousser à la défection de certains hauts contribuables, considérant que leur impôt est déjà une forte contribution à l’intérêt général.
Enfin, le grand public résistera-t-il longtemps, si son épargne et ses revenus s’effondrent à mesure que la crise s’aggrave ?
Ne jouons pas les Cassandre et parions sur une issue positive pour l’ensemble du secteur.
Antoine Vaccaro,
Président du CerPhi
Etude IDAF-CerPhi sur la résilience des associations face à la crise du COVID-19
Le 30 juin dernier a eu lieu la restitution de l’étude IDAF-CerPhi, réalisée en partenariat avec Force for Good, sur la résilience du secteur associatif face à la crise du COVID-19.
L’enquête, menée auprès de dirigeants d’associations et de fondations, avait pour objectif de répondre à la question : « Face à la crise, jusqu’où les associations se sont-elles réinventées ? ». Elle a mis en évidence un fort impact de la crise sanitaire sur le secteur avec une nécessité de faire évoluer l’organisation du travail et les stratégies.
Lire la suite de l’article et accéder à la restitution de l’étude
Enquête sur les tendances caritatives mondiales en 2020
Vous avez été plus de 160 à répondre à l’enquête sur les tendances caritatives mondiales en 2020, dont le CerPhi est partenaire. Un grand merci pour votre participation !
Cette étude doit permettre de mieux comprendre les comportements des donateurs à travers le monde.
Le rapport faisant la synthèse des résultats obtenus au niveau international sera présenté le 14 septembre prochain. Nous en reparlerons dans ces colonnes.
Accéder au site du rapport
Rapport « La philanthropie à la française » : analyse
Dans un article publié par Carenews, Antoine Vaccaro, président du CerPhi, livre son analyse sur le rapport « La philanthropie à la française » remis le 9 juin 2020 par les députées Sarah El Haïry et Naïma Moutchou.
Ce rapport marque d’après lui une réelle volonté de faire progresser le secteur, avec notamment des propositions importantes concernant les legs et la réserve héréditaire. On peut néanmoins regretter l’absence de volet concernant l’innovation dans les ressources philanthropiques.
Baromètre de la générosité des Français en 2019
Le baromètre de la générosité des Français en 2019 de France générosités révèle une augmentation de 3,5% des dons par rapport à 2018.
Cette hausse ne vient toutefois pas compenser la baisse des dons de 4,8% en 2018 imputable aux diverses réformes fiscales, dont la transformation de l’ISF en IFI, la hausse de la CSG et la mise en place du prélèvement à la source. Ainsi, le montant global des dons en 2019 est revenu à celui de 2016, hors inflation.
« China’s most generous » : tendances de la philanthropie chinoise
Ce rapport publié par le Ash Center for Democratic Governance and Innovation de la Harvard Kennedy School s’intéresse à la « grande » philanthropie de particuliers et d’organisations chinoises.
Outre une cartographie des dons par secteur et par zone géographique, il présente la liste des 100 plus grands donateurs particuliers, celle des 100 plus grandes entreprises mécènes, les montants des dons et un indice de générosité pour les particuliers (pourcentage de leurs dons par rapport à leur fortune connue) pour 2018.
Rapport sur les fondations en Suisse 2020
La 11ème édition du Rapport sur les fondations en Suisse a révélé qu’en 2019 le secteur des fondations suisses a retrouvé la croissance qui le caractérisait ces dernières années, après un ralentissement en 2018.
349 nouvelles fondations se sont constituées en 2019, pour 216 liquidations, portant le nombre de fondations d’utilité publique en Suisse à 13 293.
La Suisse compte une densité de 15,6 fondations pour 10 000 habitants, soit proportionnellement 6 fois plus que les Etats-Unis ou l’Allemagne.